Quand semer ?

Les couverts végétaux, comme toutes les plantes ont des périodes préférentielles de semis qui, si elles sont respectées, vont accélérer la germination des semences et accroître le développement en biomasse.

Pour cela, deux indicateurs sont usuellement regardés (Figure 1) :

  • Le potentiel de base représentant la sécheresse du lit de semences ;
  • La température du lit de semences.
Figure 1: Conditions optimales des semis des couverts végétaux selon la sécheresse du lit de semences

Sur la figure 1, on distingue ainsi plusieurs groupes de couverts :

  • Les couverts s’accommodant très bien des sols frais et humides et pouvant ainsi être semés en fin d’été ou début d’automne (fin septembre, octobre) ou en fin d’hiver (février ou mars selon les secteurs) : sainfoin, féverole, phacélie, vesce pourpre. La qualité de levée de ces couverts risque d’être atténuée dans des sols trop chauds.
  • Les couverts ayant les conditions les plus favorables de germination dans des sols très chauds et humides : sorgho, moha. Ces couverts se sèment entre mai et mi-juillet (avec généralement besoin d’arrosage pour les semis à partir de fin juin). Des semis trop précoces (avril) ou trop tardifs (août ou septembre) sont des facteurs d’échecs récurrents de la réussite de la levée de ces couverts et de leur développement en biomasse (risques de destruction des plantes par le gel).
  • Les couverts adaptés aux sols chauds se semant généralement en avril ou en été mais ne supportant pas des sécheresses trop importantes au semis : colza, lentille, nyger, gesse…
  • Les couverts adaptés aux sols chauds et secs pouvant se semer par exemple précocement en été : avoine, tournesol, caméline. Ils supportent un lit de semences plus secs que les groupes précédents de couverts mais nécessitent tout de même de la pluviométrie pour garantir leur croissance.
  • Les couverts adaptés aux sols très chauds et secs : le seigle et le radis peuvent être semés en plein été.

Contrairement à certaines régions de France, le Provence est un terroir qui de prime abord, peut paraître difficile pour la réussite des couverts végétaux. Les fréquentes sécheresses rendent en effet certaines stratégies d’implantation et de développement des couverts végétaux délicates, en particulier en période estivale.

Dans notre région, la réussite des couverts végétaux passe par l’adoption de stratégies « opportunistes » : les semis s’opèrent dès que des fenêtres climatiques se présentent, donc potentiellement tout au long de l’année. Cela suppose donc d’avoir une diversité de graines à disposition, adaptées à chaque période de l’année et de mettre en place des techniques garantissant le maintien de l’humidité du lit de semences (fiche comment semer en conditions sèches).

Avoir un sol couvert le plus possible, par des intercultures ou des couverts végétaux, peut être obtenu par une multitude de moyens. Parmi les grandes stratégies de dates d’implantation (Tableau 1), on distingue :

Période d'installation du couvert
Période de destruction
Espèces
Avantages
Contraintes
/difficultés
Principaux points de vigilence
Couverts estivaux
Juillet-août
Octobre
Tournesol, radis, moha, sorgho, moutarde
- Captation de l'azote minéralisé jusqu'en début d'automne
- Production de biomasse dans un temps court
- Difficulté de conserver un lit de semence frais
- Pluviométrie très incertaine au moment de l'implantation
- Conserver le peu d'humidité du lit de semence
Couverts d'automne
Fin août à début octobre
Février à avril
Févérole, verses, seigles, pois
- Installation du couvert dans des périodes climatiquement favorables
- Les fréquentes sécheresses de septembre compliquent la pratique sans irrigation
- Gestion de la date et du mode de destruction avant l'implantation d'une culture de printemps
- Gestion de l'irrigation
- Gestion de la préparation du sol et de la date de semis
Couverts associés à une culture
En même temps que la culture ou sous couvert de la culture de vente
Dans la culture ou après
Légumineuses (car peu compétitives)
- Installation du couvert dans des périodes climatiquement favorable
- Risque de concurrence entre le couvert et la culture
- Gestion de la maîtrise du couvert dans la culture
- Date d'implantation du couvert dans la culture (dans le cas de semis non associés)
Cultures associées
deux cultures de vente semées en association ou l'une sous couvert de l'autre
Récolte concomittante des deux cultures
Blés et légumineuses par exemple
- Valorisation économique
- Peu de prédictibilité de la proportion des deux espèces à la récolte
- Investissements en tri
- Performances des pratiques dépendantes des niveaux d'azote dans le sol
Couverts spontanés
Dès que le sol est laissé à nu
Avant l'implantation d'une culture
Flore spontanée et pionnière
- Pratique ne nécessitant pas d'investissement (semences, préparation du sol)
- Production de biomasse aléatoire et souvent faible
- Grenaison potentielle des espèces
Couverts semi-permanents
En tête de rotation ou dans une céréale (fourrage pluriannuel)
Destruction partielle (on souhaite que le couvert reparte) avant l'implantation d'une culture
Sainfoin, luzerne
- Ne nécessite pas un semis tous les ans
- Risque de concurrence entre le couvert et la culture
- Maîtrise de la concurrence entre le couvert et la culture
Tableau 1 : Les différentes stratégies de couverture des sols en Provence.

Il est certain qu’en fonction de leur période de semis, les couverts sont plus ou moins aptes à produire de la biomasse, à laquelle est corrélée une grande partie des services qu’ils apportent (en savoir +). 

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Agribio 04 et Bio de PACA remercient l’ensemble des partenaires investis sur ce projet et dans la réalisation de ces supports :