Arboriculture et Viticulture

Les travaux du réseau bio de PACA sur les couverts végétaux en maraîchage

Programme CODEFI ARVI (Ecophyto) – Co-Conception et Définition autonome des choix en couverts végétaux pour l’arboriculture et la viticulture biologique

La Fnab, l’Inrae, Bio Occitanie, Bio Bourgogne, Bio Nouvelle Aquitaine et Bio-Grand Est ont travaillé sur la création d’un outil pour aider les producteurs dans le choix des couverts : quels mélanges d’espèces, à quelle dose de semis, en fonction des parcelles et des objectifs des exploitants. II s’appellera “Cap Couverts!”, il est encore en cours de développement, il devrait être diffusé plus largement à partir de 2026. À noter, le programme concerne aussi l’arboriculture.  

Plus d’infos : 

La Chambre d’Agriculture du Vaucluse (Viviane Sibé) anime plusieurs groupes GIEE sur la couverture des sols en cultures pérennes, en coteaux méditerranéens. 

Les groupes : 

  • Développer l’agroécologie sur les cultures pérennes des coteaux méditerranéens par l’implantation de couverts végétaux temporaires. Cliquer ici.
  • Redynamisons les coteaux d’Avignon par une démarche agroécologique. Cliquer ici.
  • Exploitation zéro carbone. Cliquer ici.

Site d’Agriressources : « Alt@vita » – Gérer l’herbe autrement en viti arbo 

Focus sur l’arboriculture :

Les travaux des groupes de recherche en AB

Projet COUVREAU : Utiliser des couverts végétaux pour protéger les sols et l’eau en production agricole méditerranéenne

Page du projet :  https://www.grab.fr/projet-couvreau/

Ce projet encore en cours (2023-2025) vise à mettre au point, évaluer et développer des pratiques innovantes de maîtrise des adventices via l’utilisation de couverts végétaux, ceci en maraîchage, mais aussi en cultures pérennes (arboriculture, viticulture). Les pratiques à l’étude dans le projet sont :

  • l’utilisation de couvre-sols rustiques sur le rang de cultures pérennes,
  • l’épandage de couverts fauchés « endogènes » (mulch de transfert) ou de paillages organiques « exogènes » sur les rangs de culture en arboriculture et maraîchage,
  • l’optimisation de la mise en place de techniques de conservation de sol en implantant des légumes sur un couvert végétal préalablement couché dans le cadre d’un essai longue durée.

Projet Xp@irs : plus de couverts végétaux en maraîchage et cultures pérennes

Page du projet :  https://www.grab.fr/projet-x-pairs/

Ce projet national, dont le GRAB est partenaire, vise à favoriser la pratique des couverts végétaux en maraîchage, arboriculture et viticulture. Il associe le réseau des Chambres, le Réseau Bio et des structures de recherche et d’expérimentation.

Vous retrouverez à ce lien un outil créé dans le cadre de ce projet, récapitulant une somme d’informations sur les différentes espèces de couverts végétaux et les doses de semis associées, pour faire vos calculs selon les doses de référence et implanter massivement des couverts végétaux sur votre ferme.

  • ONDET S.J. (2011). Enherbement permanent du rang d’abricotiers – Situation en 8ème année (fiche action 3.01.05.11 AB)

Deux mélanges testés sur le rang de plantation d’un verger d’abricotiers en terres de Costières : lotier corniculé-trèfle blanc-fétuque ovine et épervière piloselle-lotier corniculé. Suivi sur 5 ans (à partir d’un seul semi). Pour le mélange lotier corniculé-trèfle blanc-fétuque ovine, le trèfle blanc ne prend pas du tout, le lotier très faiblement et la fétuque ovine s’implante très fortement (54% de recouvrement dès la deuxième année et 91.6% en 5ème année). Pour le mélange épervière piloselle-lotier corniculé, c’est la flore spontanée qui reprend le dessus en 5ème année (70% de recouvrement), le lotier ayant eu un recouvrement de 19% en 3ème année et seulement 7% en 5ème année ;  et l’épervière montant à 30% de recouvrement en 3ème année pour descendre à 13% en 5ème année.

Aucune différence statistique n’apparaît entre les modalités comparées pour ce qui est de la croissance des arbres, de la récolte et de la qualité des fruits, mais aussi pour ce qui est de la fertilité du sol, dont la fourniture potentielle en azote.

  • ONDET S.J., GARCIA E, SASSI A (2019), Enherbement permanent jeunes abricotiers (fiche action A19PACA/02118)

Cet essai vise à analyser la concurrence de l’installation de ce couvert de fétuque ovine sur de jeunes abricotiers. La plantation des jeunes arbres doit-elle se faire sur un semis de fétuque réalisé une année auparavant, lors de la plantation ou une année après, pour limiter au mieux la concurrence pour les arbres ? Sur cette parcelle au sol bien différent d’un sol de Costières (ici sol limono-argilo calcaire dans alluvions de Durance), la fétuque ovine ne parvient pas à surmonter la concurrence de la flore spontanée. Plusieurs tentatives de semis de fétuque ovine seule échouent. De fait elle est ensuite semée avec un micro-trèfle blanc pirouette (Microclover®, proposé par DLF France), selon plusieurs modalités.

Globalement vis-à-vis de la récolte, il semble préférable de semer fétuque et trèfle une année avant plantation voire à la plantation. Le semis une année après plantation de ce mélange est à déconseiller.

La fétuque ovine sur ce type de sol, atteint son maximum d’occupation des sols en seconde année après semis. L’impact de l’enherbement de fétuque ovine et de micro trèfle est perçu sur l’entrée en production des arbres, plus lente sous les enherbements semés par rapport à un travail du sol sur la ligne. Sans apport d’engrais complémentaire, cet enherbement semé entraîne une moindre récolte et un plus faible développement des arbres, comparés à ceux avec travail du sol en méthode sandwich.

  • Parveaud et al. 2023. Couverts végétaux sur le rang [pommiers]… que reste-t-il après 5 ans ? Focus dans Arbo Bio Info n°283, Septembre 2023, 4p.

Afin d’évaluer l’intérêt de différents couverts, 20 plantes couvre-sols ont été suivies dans un verger de pommier en condition subméditerranéenne.

Les espèces ayant les recouvrements les plus élevés sont l’Agrostis stolonifère, l’Achillée millefeuille, la Centaurée jacée, la Petite pimprenelle, l’Absinthe et la Marguerite. Dans nos conditions, l’Achillée millefeuille apparaît comme l’espèce testée ayant le meilleur recouvrement et intérêt pour favoriser la biodiversité fonctionnelle (floraison abondante et étalée). Une faible présence de campagnols dans le verger a été observée, aucune mortalité d’arbre n’a été constatée.

  • Jacquot M., Galiano E., 2023. Influence des plantes couvre-sols sur le rang de plantation d’un verger de pommier en production

Rapport technique d’expérimentation 2022 Grab. Avril 2023. 25 p. :

Trois espèces de plantes couvre-sols ont été testées dans une parcelle de pommiers bio à Saint Andiol (13) : Achillea Millefolium, Phuopsis stylosa et Thymus serpyllum, et comparées à une modalité témoin avec travail du sol. 

Après un an et demi de croissance, l’Achillée et le Thym couvrent très peu le rang et ont laissé beaucoup d’adventices s’installer. Le Phuopsis a atteint 60 % de recouvrement en août. Une perte de rendement de 6 t/ha a été observée pour cette modalité par rapport au témoin. Le Phuopsis semble avoir influencé la nutrition hydrique et azotée des arbres mais aucune significativité statistique ne peut le confirmer. Cette espèce a par contre favorisé la présence de campagnols de façon certaine. Malgré leur différence d’implantation sur le rang, les plantes couvre-sols ont toutes trois apporté plusieurs bénéfices vis-à-vis des pommiers, du sol et de la biodiversité : le calibre des pommes ainsi que la concentration foliaire en manganèse ont été améliorés, l’activité enzymatique du sol responsable de la décomposition de la matière était également meilleure, tout comme l’abondance, la richesse spécifique et la diversité des arthropodes présents sous les arbres.

Rapport technique d’expérimentation 2023 Grab. Avril 2024. 22 p. : 

Trois modalités d’entretien du sol du rang de plantation de verger ont été dans un verger de pommiers de basse Durance : la plante couvre-sol Phuopsis stylosa, la végétation spontanée, et le désherbage mécanique. Les résultats des suivis 2023 montrent que les couverts végétaux (Phuopsis et Flore spontanée) sur le rang de plantation n’ont pas influencé la croissance des arbres ni le rendement (en poids et calibre). En effet, peu de différences ont été observées sur la disponibilité en azote dans le sol et sur les indicateurs foliaires de nutrition des pommiers. L’enherbement du rang par Phuopsis stylosa a favorisé une activité biologique du sol accrue (activité déshydrogénase, nématodes), et la majorité des groupes fonctionnels d’arthropodes de la surface du sol (abondance et richesse).

  • Parveaud C.-E., 2023. Évaluation de l’effet de plantes couvre-sols en verger de pêchers

Rapport technique d’expérimentation 2022 Grab. Mars 2023. 16 p. : 

Afin d’identifier des alternatives au travail mécanique du rang en condition semi-méditerranéenne, plusieurs plantes couvre-sol ont été implantées en automne 2021 dans un verger de pêcher : Phuposis stylosa, thym serpolet, achillée millefeuille, mélilot officinale. De plus, un méteil implanté sur l’inter-rang a été fauché et déporté sur le rang, formant un mulch temporaire. Les couverts de Phuopsis, thym, achillée et mélilot ont permis de recouvrir 76%, 58%, 60% et 41% du rang au maximum, respectivement. Aucune différence n’a été observée sur le rendement, le calibre et les dégâts sur les fruits. En revanche, des effets significatifs des couverts ont été observés sur la croissance des troncs, les teneurs en azote du sol, l’activité microbiologique du sol, la teneur en chlorophylle des feuilles et la disponibilité en eau du sol. L’augmentation de la teneur en azote minéral par le mulch du méteil est de l’ordre de 30U d’azote en juin. Les observations seront poursuivies en 2023 pour confirmer cette première année de résultats.

Rapport technique d’expérimentation 2023 Grab. Mars 2024. 24 p. : 

En 2023, les couverts pérennes de Phuposis stylosa, thym serpolet, achillée millefeuille couvrent entre 50 et 100% du sol. L’implantation du méteil a impliqué un deuxième semis en raison de la mauvaise levée du semis d’automne 2022. 

Des effets significatifs de réduction de la croissance des troncs (modalité Achillée) et du rendement par les cinq couverts testés ont été observés en 2023 pour la première fois, deux ans après l’installation des couverts. Les couverts modifient également la nutrition minérale des plantes, notamment les teneurs foliaires en azote, Fe et Mn. Les effets des couverts se répercutent par exemple au niveau de composition physico-chimique du sol (teneurs en K2O et Mn), microbiologique (augmentation de la biomasse microbienne dans la modalité Phuopsis, abondance en bactérie Pseudomonas sp. dans la modalité Méteil).

La dynamique de la disponibilité en eau du sol est modifiée par les couverts : la croissance du couvert d’achillée diminue de la disponibilité en eau en première et deuxième année par rapport au témoin, l’effet des couverts de Thym et Phuopsis sur la disponibilité en eau est plus ponctuelle.

Cette expérimentation met en évidence et quantifie la multiplicité des effets liés à la présence d’un couvert pérenne ou temporaire sur le rang de plantation d’un verger de pêchers en 5 et 6ème feuille.

Les travaux des Chambres d’Agriculture

  • CADOT, J. (2022). Vidéos Chambre d’Agriculture Tarn et Garonne – Groupe Dephy arboriculture

Les vidéos du projet :  https://www.facebook.com/watch/1831480870494824/336494503982487/

La Chambre d’Agriculture du Tarn et Garonne a réalisé des vidéos sur les couverts végétaux en vergers avec son Groupe Dephy arboriculture. Dans l’une de ces vidéos, le couvert est un mélange féverole, vesce et pois fourrager implanté en verger de pommiers bio, dans le but d’attirer précocement le puceron cendré et son cortège de prédateurs. Il a été semé en novembre 2019 en semis direct. Il a été broyé 3 à 4 fois durant la saison pour ne pas faire de pont avec les arbres. Le rang a été travaillé en inter-cep. Le résultat : pas de puceron cendré sur les pommiers (2 traitements insecticides tout de même). La faune auxiliaire a été observée : augmentation de 27% par rapport à un enherbement classique fétuque ray-grass (araignées, punaises, coccinelles, etc.).

  • Chambre d’agriculture d’Occitanie – Août 2022 – Vidéo Innov’action 2022

La Chambre d’Agriculture Occitanie a réalisé une vidéo sur une ferme en polyculture dans le cadre d’une journée Innov’action en 2022. Dans le verger, un couvert en mélange de radis, féverole, avoine a été semé début novembre (semoir combiné à céréales). Plusieurs matériels de gestion ont été testés : rouleaux pour coucher les couverts, broyeur pick-up pour broyer le bois de taille sans broyer les couverts. La conseillère a réalisé des tests (test du slip, barber et filets à insectes).

Focus sur la viticulture :

Les travaux des Chambres d’Agriculture

La Chambre d’Agriculture du Tarn réalise depuis presque 10 ans des essais de couverts végétaux en vigne. Résultats accessibles ici.

Les travaux du CIVAM Bio 66 et d’Agribiodrôme

CivamBio66 : Le pilotage des Couverts Végétaux en conditions méditerranéennes : retour d’expérience du GIEE les Couvreurs de Vigne

Page du projet :  https://www.interbio-occitanie.com/le-pilotage-des-couverts-vegetaux-en-conditions-mediterraneennes-retour-dexperience-du-giee-les-couvreurs-de-vigne/

Vidéo du projet – La gestion des couverts végétaux en conditions méditerranéennes : https://www.youtube.com/watch?v=442JNlyMdYQ

L’objectif de cette expérimentation est de comparer différentes modalités de gestion d’un couvert végétal semé temporaire : témoin, broyage précoce, broyage tardif, roulage précoce, et roulage tardif. Plusieurs paramètres sont suivis, tant au niveau de l’impact sur le sol qu’au niveau de la vigne.

Les biomasses des couverts ont été très largement impactées par l’épisode de sécheresse extrême qui a sévit durant tout le millésime (moins de 250 mm de Sept 22 à Août 23). Le couvert s’est quand même implanté, et l’expérimentation a pu être menée.

Au niveau de l’humidité des sols, plusieurs choses intéressantes ressortent :

  • Le roulage précoce et le roulage tardif semblent profiter un peu mieux d’un épisode pluvieux ; les pratiques d’entretien du sol de l’année N-1 peuvent impacter l’humidité des sols jusqu’en sortie d’hiver suivant.
  • Les destructions précoces réalisées mi-mars permettent de mieux conserver l’humidité du sol durant le mois d’avril, en favorisant l’infiltration de l’eau.
  • Les modalités les plus « couvertes » se ré-humidifient cependant plus rapidement avec les pluies de fin de campagne, la biomasse permettant de diminuer l’énergie cinétique des pluies et d’augmenter le temps de stagnation de l’eau. 

Concernant l’impact des couverts sur la vigne, peu de différences sont observées cette année (2023) entre les modalités. Les faibles biomasses de couverts en jeu et les conditions très particulières du millésime sont probablement en cause. De la même manière, le suivi de l’évolution des rendements depuis 2021 ne fait pas apparaître de tendance nette selon les modalités deux ans après la mise en place de l’essai. En revanche, la pesée des bois de taille montre une baisse de vigueur importante pour les modalités broyage tardif et roulages sur les 2 parcelles non irriguées après ces deux années d’essai. Ainsi, pour les modalités broyage tardif et roulages en conditions non-irriguées, on note une baisse de vigueur notable alors que les rendements ou la qualité des moûts ne sont pour l’instant pas affectés. 

Agribiodrôme travaille depuis 4 ans sur les suivis des pratiques de couverts végétaux chez les viticulteurs drômois. En 2023, plusieurs parcelles expérimentales ont été mises en place dont une dans la vallée de la Drôme, à Saillans, présentées dans cette synthèse.

Des travaux Suisse

Projet « Mélange permanent des inter-rangs des vergers et des vignobles »

Page du projet :  https://agriculture-durable-geneve.ch/fr/agriculture-et-biodiversite/projets-de-promotion/couvert-vegetal

L’objectif de cette recherche appliquée (entre 2017 et 2019) est de cibler un ensemble d’espèces végétales qui permet de conserver les avantages d’un couvert tout en minimisant les possibles inconvénients. A cette fin, des mélanges pilotes ont été élaborés et testés dans un réseau de parcelles. Un premier mélange pilote, composé de 14 espèces, a été élaboré et testé dans un réseau de parcelles. Parallèlement, des essais ciblés ont été effectués pour vérifier le potentiel d’espèces particulièrement prometteuses.

Plusieurs espèces se sont avérées particulièrement intéressantes pour un enherbement optimal des inter-rangs : Achillea millefolium, Bromus tectorum, Clinopodium vulgare (sariette commune), Lotus corniculatus, Medicago lupulina (Minette), Poa compressa (pâturin comprimé), Prunella vulgaris (Brunelle). Aujourd’hui, outre des conseils documentés sur l’installation et la gestion de ces couverts, nous proposons 4 mélanges de base (de compositions et de proportions variables) à utiliser de manière différenciée en fonction des conditions pédoclimatiques (sec ou humide) et des priorités des productrices.teurs (agronomie et/ou biodiversité).

Autres travaux

  • L’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) a travaillé en 2022 sur un cahier spécial et des fiches pratiques sur les couverts végétaux et engrais verts en viticulture. Il est disponible ici
  • Vitisphère propose également un fichier Excel gratuit qui suggère pour les vignobles différents mélanges de couverts végétaux en fonction de l’objectif agronomique, des avantages recherchés, de la période de semis, de la méthode d’implantation et de la méthode de destruction. Accessible ici
  • La CUMA Occitanie (la Grappe Occitane), avec l’appui de la Chambre de l’agriculture Occitanie portent et animent le GIEE Vigne Verte En Méditerranée (VVEM). Son obk=jectif est de lutter contre le changement climatique par la couverture des sols. Le GIEE propose notamment des formations et des interventions auprès des agriculteurs pour les aider dans leur transition. Vidéo de présentation. Page Facebook.

Nos partenaires

Agribio 04 et Bio de PACA remercient l’ensemble des partenaires investis sur ce projet et dans la réalisation de ces supports :